Au départ, un souvenir d’enfance : la scène ? La place du fronton, entre l’église et l’auberge, les dimanches d’été. Les acteurs ? Venus de toutes les fermes dispersées dans les collines environnantes, les villageois, massivement sortis de la messe au cours de laquelle le latin alternait avec le basque du sermon et des chants, échangeaient sur cette agora et dans cette même langue, nouvelles et préoccupations.
Quelle place tenait cette belle langue pour l’Église ? Quel rôle a-t-elle pu jouer en faveur de la langue basque ? Voilà les questions nées, bien longtemps après, de ce souvenir…
Dans la société largement sécularisée qui est aujourd’hui la nôtre, il est difficile de comprendre l’influence considérable qu’exerça l’Église catholique au Pays Basque, jusque vers le dernier tiers du XXe siècle.
La conférence Vous propose d’éclairer cette influence et cette action.
Pourquoi s’intéresser particulièrement à cette période ? Parce qu’après la séparation de l’Église et de l’État en 1905, le catholicisme dut se réorganiser de fond en comble : or, si la langue basque représentait un enjeu pour l’Église, c’est probablement dans un tel contexte qu’on pouvait le percevoir le plus nettement.
C’est un monde disparu, mais qui a dessiné une bonne partie du paysage que nous voyons aujourd’hui, que fera revivre la conférence.
Jean-Michel BEDECARRAX est le secrétaire de la revue le Bulletin du Musée Masque ; il a consacré un travail de recherche universitaire d’Histoire contemporaine à « l’Eglise catholique et la langue basque en France après la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905-1933) », qui a inspiré la conférence.